Trigger Point (point gâchette) : anatomie, techniques, et histoire
Découvrez l’origine, l’anatomie et les techniques du Trigger Point (alias point gâchette)
Qu’est-ce que le Trigger Point ou points à gâchettes ?
Avant de suivre une formation sur les points gâchettes, explorez l’Art du Trigger Point, ces zones de tension musculaire douloureuses qui peuvent provoquer des douleurs dans d’autres zones du corps.
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Définition de Trigger Point
TRIGGER POINT, –point gâchette, point à gâchette, point trigger, TrP, trigger point myofascial, MTrP, point détente myofascial, syndrome myofascial, de l’anglais « trigger point », litéralement, action de déclenchement, de détente. s.m., défini une zone hypersensible, un nodule palpable dans les bandes tendues du fascia des muscles squelettiques :
En clair, le point gâchette, plus souvent appelé Trigger Point de nos jours, est un nœud douloureux dans le muscle qui peut aussi provoquer des douleurs ailleurs.
(Régis Narabutin, décembre 2023.)
Histoire et origine du Trigger Point
C‘est en 1942 que le terme de point gâchette myofascial, alors appelé “myofascial trigger point” dans sa langue d’origine, a été publié pour la première fois par Rinzler et Janet Travell. Laquelle est devenue plus tard une médecin de la Maison Blanche et a commencé à collaborer avec David G. Simons. Avec qui elle a publié la première édition de « Douleurs myofasciales et dysfonctions – Le manuel des points gâchette » (Myofascial Pain and Dysfunction – The Trigger Point Manual), en 1983.
C’est elle, Janet Travell, qui a développé cette technique de massage occidental pour s’auto-soulager et traiter les points trigger, encore utilisée aujourd’hui.
Le Trigger Point : un héritage ancien originaire d’Asie
Malgré l’existence ancienne de certaines pratiques de reboutement en Europe, et bien que la médecine moderne occidentale ait repris le terme en redéfinissant ce que les Thaïlandais ou les Chinois avaient déjà documenté dans leurs ouvrages il y a plusieurs siècles, c’est en Chine que l’origine des points de trigger se trouve.
Traduit et interprété de manière littérale pendant très longtemps, nous savons désormais que ce que les Chinois appelaient le Qi (prononcé « Tchi » et traduit par « flux d’énergie ») ainsi que l’Ashi (traduit par « points tendres ») n’étaient que des métaphores pour représenter respectivement les flux électriques de notre système nerveux pour le premier, et les points de déclenchement pour le second.
Le Trigger Point Aujourd’hui
À l’heure actuelle, le trigger point reste encore peu connu dans le domaine médical, y compris chez les professionnels de la santé spécialisés dans la prise en charge de la douleur, tels que les ostéopathes, kinésithérapeutes, étiopathes ou encore chiropracteurs, même chevronnés. Alors que c’ est pourtant une technique non-invasive efficace pour soulager la douleur et améliorer la mobilité.
Les points gâchettes, ou Trigger Points, sont une cause fréquente de douleur chronique, et leur prise en charge peut être combiné à d’autres approches thérapeutiques pour apporter un soulagement significatif aux personnes souffrant de douleur chronique.
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3 techniques historiques pour soulager les Trigger Points
Des ouvrages anciens, nous savons qu’au moins ces trois techniques étaient utilsées dans l’ancien monde pour traiter les douleurs myofasciales liées aux Trigger Points :
- Le massage
- L’acupuncture
- L’acupression
Le Massage
Le massage est une forme de thérapie manuelle qui utilise des techniques de pression, de pétrissage et d’étirement.
L'acupuncture
L’acupuncture est une forme de médecine traditionnelle chinoise qui utilise des aiguilles fines pour stimuler les points d’acupuncture.
L'acupression
L’acupression, acupressure, est une forme de massage qui utilise la pression des doigts pour stimuler les points d’acupuncture.
3 techniques modernes de soulagement du Trigger Point
De nos jours, le traitement des points gâchettes peut être effectué par un professionnel de la santé qualifié. Il existe différentes techniques qui peuvent être utilisées, telles que :
- La pression manuelle, qui consiste à appliquer une pression soutenue sur le point gâchette.
- L’étirement, qui consiste à étirer le muscle qui contient le point gâchette.
- Les injections*, qui peuvent être utilisées pour injecter un médicament dans le point gâchette.
*Attention, les injections dans le cadre du traitement des points gâchettes ne peuvent être administrées que par un professionnel de la santé dûment reconnu par l’État français.
La pression manuelle est la technique la plus courante. Elle est efficace pour soulager la douleur et améliorer la mobilité.
L’étirement est une technique complémentaire. Elle est efficace pour améliorer la mobilité du muscle.
Les injections peuvent être utilisées dans les cas les plus résistants. Elles sont efficaces pour soulager rapidement la douleur.
La prise en charge de ces points gâchettes est généralement bien tolérée. Cependant, elle peut être douloureuse, en particulier lors de la première séance.
Anatomie du Trigger Point
Aujourd’hui, les points trigger sont une cause reconnue de douleurs chroniques dans de nombreuses parties du corps, notamment le cou, les épaules, le dos, la tête et les membres. Ils sont souvent associés à des conditions telles que la fibromyalgie, le syndrome du canal carpien et le syndrome de l’épaule douloureuse.
Grâce aux travaux des médecins américains David Simons et Janet Travell publiés dans un un livre sur les points trigger En 1976, dans lequel ils ont décrit leur physiologie et leurs mécanismes. Il a également proposé une classification des points trigger, en fonction de leur localisation, de leur taille et de leur forme.
Les Trigger Points ressemblent à des petits points durs présents dans les muscles et entraînant des douleurs, parfois même à distance de leur localisation.
On parle de ces points comme des points myofasciaux car ils peuvent se situer n’importe où dans le corps. Bien souvent il est fait un amalgame à ce sujet car on a tendance à penser que le mot « facial » représente la face du visage!
Dans le cas présent « Fascia » signifie « Tissu conjonctif », celui-là même qui enveloppe et sépare les muscles à la manière d’un film d’emballage.
Et lorsque ce fascia est trop tendu ou épaissi, cela constitue une partie du problème que vous devrez prendre en considération !
Dans les faits, un Trigger Point n’est pas visible à l’aide d’une radiographie mais l’élastographie magnétique (ERM) permet de détecter les bandes de tension, cependant le meilleur moyen reste encore la détection manuelle.
Exemple de Trigger Point avec sa zone de douleur irradiante.
Classification des 4 types deTrigger Points
Les Trigger Points, points gâchettes, sont classés en quatre types en fonction de leur localisation et de leur activité.
- Trigger Points actifs. Les points gâchettes actifs sont les plus courants et les plus douloureux. Ils sont caractérisés par une douleur locale, une sensibilité à la pression et une douleur référée. La douleur référée est une douleur qui se produit dans une partie du corps différente de l’emplacement du point gâchette actif. Par exemple, un point gâchette actif dans le muscle trapèze peut provoquer une douleur dans l’épaule, le cou et la tête.
- Trigger Points latents. Les points gâchettes latents ne sont pas douloureux lorsqu’ils sont pressés, mais ils peuvent déclencher une douleur aiguë lorsqu’ils sont stimulés par une activité physique ou un stress émotionnel. Les points gâchettes latents peuvent se transformer en points gâchettes actifs s’ils sont stimulés de manière répétée.
- Trigger Points satellites. Les points gâchettes satellites sont des points gâchettes qui se développent autour d’un point gâchette actif. Ils sont souvent causés par la douleur référée du point gâchette actif. Les points gâchettes satellites peuvent être douloureux, mais ils ne sont généralement pas aussi douloureux que le point gâchette actif.
- Trigger Points attachements. Les points gâchettes attachements sont des points gâchettes qui se développent à l’endroit où un muscle s’attache à un autre tissu, comme un tendon, une capsule articulaire ou un fascia. Ils peuvent être très douloureux et peuvent limiter la mobilité du muscle.
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Classification des types de douleurs dues au Trigger Point
C’est ainsi qu’on différencie les douleurs primaires des douleurs satellites car un Trigger Point entraîne bien souvent la venue d’autres Trigger Points dans des muscles situés dans la zone de projection de la douleur, on parlera alors d’effet domino (Zone de douleur référée).
Symptômes des Trigger Points
Les points trigger peuvent provoquer une variété d’indices concordants qui font penser à :
- Douleur
- Raideur
- Restrictions de mouvement
- Fatigue
- Troubles du sommeil
- Sensibilité au toucher
- Vertiges
- Nausées
Causes des Trigger Points
Les points trigger sont causés par une contraction prolongée des fibres musculaires. Cette contraction peut être due à une blessure, à un stress, à une mauvaise posture ou à un manque d’exercice.
Précautions
La pratique de soulagement du Trigger Point est une technique sûre pour la plupart des personnes. Cependant, il est important de consulter un médecin au préalable dans l’éventualité où vous auriez des antécédents médicaux.
Il est important de savoir que les massages effectués par des professionnels autres que ceux de la santé sont des massages de bien-être ou de relaxation ( c-à-d à visée non thérapeutique), qui ne visent pas à traiter des problèmes de santé et ne sont pas thérapeutiques. Il est donc important de choisir un professionnel qualifié et expérimenté.
Qui peut pratiquer le Trigger Point ?
En France, la pratique du Trigger Point est légalement autorisée aux professionnels de la santé suivants :
- Les médecins, y compris les médecins généralistes, les médecins du sport, les rhumatologues, les neurologues, etc.
- Les kinésithérapeutes
- Les ostéopathes
- Les étiopathes
- Les chiropracteurs
- Soi-même
Conseils pour s’auto-soulager en toute sécurité grâce à la technique du Trigger Point
La prise en charge individuelle ou personnelle des points gâchettes peut être une option efficace pour soulager la douleur et améliorer la mobilité. Cependant, il est important de le faire de manière sûre et efficace.
Voici quelques conseils pour s’auto-soulager en toute sécurité grâce à la technique du Trigger Point :
- Commencez par identifier les points gâchettes. Vous pouvez le faire en vous concentrant sur la zone douloureuse et en recherchant une zone de tension ou de dureté. Vous pouvez également demander à un ami ou un membre de votre famille de vous aider à identifier les points gâchettes.
- Une fois que vous avez identifié les points gâchettes, exercez une pression ferme et constante sur chacun d’eux. La pression doit être suffisante pour provoquer une douleur, mais pas trop forte pour causer des blessures.
- Maintenez la pression pendant 30 à 60 secondes. Vous pouvez répéter cette procédure plusieurs fois par jour, jusqu’à ce que la douleur s’atténue. Pendant 5 jours maximum pour ne pas habituer l’inconscient à la douleur, qu’il percevrait alors comme un message de normalité et risquerait alors de l’ancrer . Donc même en l’absence de points Trigger, la douleur est durablement installée et très difficile à désancrer !
Voici quelques précautions à prendre lors de l’auto-traitement des points gâchettes :
- Évitez de traiter les points gâchettes si vous avez une infection, une blessure ou une autre condition médicale.
- Si vous ressentez une douleur intense ou des symptômes inhabituels, arrêtez le traitement et consultez un professionnel de la santé.
- Si vous êtes nouveau dans l’auto-traitement des points gâchettes, il est recommandé de demander l’aide d’un professionnel de la santé qualifié. Un professionnel de la santé peut vous montrer comment identifier et traiter les points gâchettes de manière sûre et efficace.
Finalement, suivre une formation sur les points de déclenchement vous garantira des connaissances, un soulagement et une sécurité optimaux.
Sources et ressources sur le Trigger Point
Vieux livres, manuscrits, cartes postales
- Gallica : Trigger Point
Ouvrages
- « Observations on the distribution of pain arising from trigger points« . Travell, J. G. (1942). The Journal of the American Medical Association, 119(6), 474-478.
-
« Myofascial pain syndromes« . Travell, J. G. (1952). Medical Clinics of North America, 36(1), 149-165.
- « Myofascial Pain and Dysfunction: The Trigger Point Manual; Vol. 1. The Upper Half of Body ». David G. Simons, Janet G. Travel, Lois S. Simons (LWW, 1998).
- « Myofascial Pain and Dysfunction: The Trigger Point Manual; Vol. 2: The Lower Extremities« . David G. Simons, Janet G. Travel, Lois S. Simons (LWW, 1998).
- « Travell and Simons’ Trigger Point Flip Charts« . Janet G. Travell, David G. Simons (LWW, 1996).
- « Discussing the relationship among the ashi point, tender point and myofascial trigger point« . Decheng Chen, Guanhu Yang, Fuchun Wang, Wei Qi (2017). Zhongguo Zhen Jiu.
- « The Yellow Emperor’s Classic of medicine : a new translation of the Neijing Suwen with commentary« . Ni, Maoshing (1995)
- « Le Huangdi Nei Jing ou Classique interne de l’empereur Jaune« . 黄帝内经 (-500 à +220)
Législation française set organisations reconnues sur les médecines non-concentionnelles
La prise en charge par les points trigger est considérée comme une pratique de médecine non conventionnelle en France. Elle n’est pas reconnue par la Haute Autorité de Santé (HAS) comme une méthode de soulagement efficace. Cependant, elle est de plus en plus utilisée par les professionnels de la santé, tels que les kinésithérapeutes, les ostéopathes et les masseurs-kinésithérapeutes.
⚠ Le Trigger Point ne peut en aucun cas remplacer la médecine allopathique. Les maladies en phase aiguë, inflammatoires, infectieuses, ainsi que les affections graves d’origine organique, y compris les tumeurs malignes, nécessitent une consultation médicale avec un médecin.
